PROTOCOLE EMDR 2.0 (Version 2024) Adapté de Suzy Matthijssen, PhD & Ad de Jongh, PhD – traduis de l’anglais
Ce protocole est destiné à une utilisation professionnelle par des praticiens EMDR formés.
1. Introduction
Avant de commencer l’EMDR, assurez-vous que les plaintes sont bien identifiées, que le souvenir cible a été déterminé, et que les comportements d’évitement ou les situations redoutées (anticipations anxieuses et flashforwards) sont clairement cartographiés.
« Je vais vous poser des questions sur vos souvenirs de l’événement à traiter. À un moment, je vous demanderai de vous concentrer sur certains aspects précis du souvenir. Il est essentiel que vous visualisiez pleinement l’image mentale qui, aujourd’hui encore, provoque le plus de tension. En vous concentrant intensément sur les détails les plus désagréables, nous pourrons mieux les transformer. »
« Je vous demanderai ensuite de réaliser simultanément plusieurs tâches (par exemple, tapoter un rythme sur vos jambes, suivre mes doigts des yeux, etc.) tout en maintenant cette image à l’esprit. Cela surcharge la mémoire de travail et rendra progressivement le souvenir plus flou et moins émotionnellement chargé. »
Préparation préalable :
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Vérifiez si des auto-reproches ou une culpabilité persistent.
Matériel :
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Démonstration préalable des mouvements oculaires ultra-rapides et des taps alternés, ou de la plateforme WeMind EMDR.
2. Évaluation (Focusing)
« Je vous demanderai de fermer les yeux et de ne les rouvrir que sur indication. Est-ce acceptable pour vous ? » (Ne pas imposer aux patients anxieux ou dissociatifs.)
2.1 Mémoire traumatique
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Demandez une description globale du souvenir.
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Si impossible : mode « Blind2Therapist » (concentration sans narration).
2.2 Sélection de la cible Utilisez la métaphore du film ou de l’album photo pour identifier l’image la plus dérangeante.
2.3 Cognition négative (NC) Identifiez la pensée négative associée (ex. : « Je suis impuissant », « Je suis en danger », « Je suis coupable », etc.).
2.4 Cognition positive souhaitée (PC)
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Si la NC standard (« Je ne supporte pas cette image ») est retenue : « Le but est de pouvoir regarder cette image sans être dérangé(e). »
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Sinon, formulez une cognition positive inverse, par exemple :
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Sécurité : « Je suis désormais en sécurité. »
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Estime de soi : « Je suis valable, compétent, fort. »
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Responsabilité : « J’ai fait de mon mieux, je suis innocent(e). »
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2.5 Crédibilité (VoC : Validité de la cognition positive, échelle 1-7)
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Évaluez la crédibilité actuelle de la cognition positive
2.6 Émotion
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Identifiez l’émotion principale ressentie face à l’image (« peur, colère, tristesse… »).
2.7 Évaluation de la détresse subjective (SUD, 0-10)
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Mesurez l’intensité de la détresse face à l’image.
2.8 Localisation corporelle
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Repérez la sensation corporelle la plus intense liée à la détresse.
3. Désensibilisation
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Concentrez-vous sur l’aspect le plus perturbant du souvenir.
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Combinez immédiatement mouvements oculaires ultra-rapides et taps alternés.
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Ajoutez des tâches supplémentaires : mouvements oculaires diagonaux, comptage à rebours, techniques auditives (« tik-tak »), kinesthésiques (V-step).
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Vérifiez régulièrement la détresse (SUD) et ajustez la cible jusqu’à SUD=
4. Installation de la cognition positive (PC)
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Vérifiez la crédibilité (VoC).
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Effectuez des séries de stimulations bilatérales rapides jusqu’à VoC=7.
5. Scan corporel
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Vérifiez s’il subsiste une tension physique.
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Si oui, poursuivez jusqu’à disparition complète des tensions.
6. Clôture positive
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Identifiez et renforcez les apprentissages positifs de la séance.
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Encouragez une posture physique associée à cet état positif.
7. Séance suivante
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Si SUD > 0 précédemment, reprenez immédiatement avec la désensibilisation.
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Si SUD = 0, vérifiez si d’autres images du souvenir persistent.
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Ajustez le plan de traitement selon les résultats obtenus.